Actus de la MdN et des bibliothèques
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Foire aux dons du site du Cambrésis
Opération "Foire aux dons" sur le site du Cambrésis
Il reste quelques places !
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Viens t'a(musée) au musée !
Atelier familles et enfants hors les murs du musée Matisse :
Des couleurs et de la lumière, vitrail de verrier ou vitrail de peintre ?
Réalisation d’une maquette de vitrail
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Rencontre professionnelle avec Christelle Dabos
Vous aimez la littérature jeunesse ?
Le groupe jeunesse et la librairie Le Bateau Livre vous invitent à une rencontre professionnelle avec Christelle Dabos.
Christelle Dabos est l'autrice de la génialissime saga La Passe-Miroir et de l'envoûtant Ici et seulement ici.
Elle est devenue ces dernières années une figure incontournable de la littérature jeunesse, adolescente et "young adult", avec ses romans qui nous emportent dans des univers fantastiques et inspirants.Cette rencontre est ouverte sur inscription aux bibliothécaires salariés et bénévoles du réseau départemental et se déroulera :
jeudi 16 mai à 10 h
dans les locaux de la Médiathèque départementale du Nord
140 bis rue Ferdinand Mathias 59260 Hellemmes-LilleLes inscriptions se font auprès de la librairie Le Bateau Livre à cette adresse :
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Géraldine Verhée :
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La Médiathèque de Lesquin fait sa guinguette
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Heure des libraires
Les bibliothécaires jeunesse de la Médiathèque départementale du Nord vous invitent à la présentation des nouveautés par les libraires du Bateau Livre.
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Heure des libraires jeunesse
Les bibliothécaires jeunesse de la Médiathèque départementale du Nord vous invitent à la présentation des nouveautés par les libraires du Bateau Livre.
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Bibliothèques en Fête 2024 dans les Hauts de Flandre ! "Pages d'Histoire"
Bib. en Fête 2024 dans les Hauts de Flandre fera voyager dans l'Histoire !
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Journée professionnelle "Le manga dans tous ses états !"
La Médiathèque départementale du Nord vous invite à une journée professionnelle de sensibilisation au manga sous toutes ses formes médiatiques.
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Témoignage : Sandrine et Laurent, bénévoles à la Bibliothèque de Fressain
Sandrine et Laurent ont fait du bénévolat une véritable seconde nature !
Depuis deux ans, ce duo a repris les rênes de la Bibliothèque de Fressain, dans le Douaisis, en la transformant en un espace chaleureux et accueillant.
Comment parviennent-ils à concilier cet engagement bénévole avec leur vie personnelle ? Quels sont les défis et les joies qu’ils rencontrent au quotidien ?
Comme Sandrine et Laurent, 1500 bénévoles permettent de faire vivre au quotidien les bibliothèques du Nord, avec le soutien de la Médiathèque départementale du Nord.
Ils vous partagent leur expérience à l'occasion de la Journée mondiale du bénévolat, ce jeudi 5 décembre 2024.Transcription :[Isabelle Dalle] Bienvenue à Fressain dans le Douaisis !Près de 900 habitants et une jolie bibliothèque gérée depuis peu par deux nouveaux bénévoles : Sandrine et Laurent.
Qu'est-ce qui vous a donné envie de reprendre cette bibliothèque ?[Laurent Cuvilliez] La bibliothèque était tenue jusqu'alors par une bénévole qui a décidé de manière naturelle de passer à autre chose.[Sandrine Cuvilliez] Elle voulait vraiment transmettre la bibliothèque à des passionnés et puis, c'était notre cas donc, vraiment, on est fiers de reprendre le flambeau.[Isabelle Dalle] Alors, justement, quand on est débutants, j'imagine que ce n'est pas évident de se lancer dans la gestion d'une médiathèque. Vous avez été accompagnés ?[Sandrine Cuvilliez] Oui, par la commune, les équipes municipales, la Médiathèque départementale. On a une référente qui nous suit et nous apporte de précieux conseils. On a suivi des formations et on en suit régulièrement pour dire de se tenir au courant.[Laurent Cuvilliez] Un autre service où ils nous accompagnent grandement, c'est justement la mise à disposition d'une navette. C'est un moyen de compléter les collections. Là où la Médiathèque départementale nous apporte énormément, c'est également pour tout ce qui est animation. C'est plus qu'une bibliothèque, on n'y vient pas uniquement pour les ouvrages, les collections. Ça devient un tiers-lieu où les gens viennent échanger, se rencontrer.[Isabelle Dalle] Comment est-ce que vous conciliez votre vie privée, votre vie professionnelle et le bénévolat dans cette médiathèque ?[Sandrine Cuvilliez] Je pense que c'est assez naturel parce qu'on aime ce qu'on fait, et le télétravail nous aide quand même grandement pour pouvoir le faire.[Laurent Cuvilliez] On savait que forcément, le temps qu'on allait passer, on allait le prendre de toute manière sur notre temps personnel, ce que l'on faisait naturellement pour nous, maintenant, on le fait pour la collectivité.[Isabelle Dalle] Expliquez-nous comment vous avez apporté votre patte ?[Sandrine Cuvilliez] On a voulu customiser, un petit peu comme si on était chez soi en fait. On voulait aussi un petit coin convivial pour prendre le café avec les personnes.[Isabelle Dalle] Et là, il y a un petit coin jeux vidéo ?[Sandrine Cuvilliez] Voilà, ça c'est le domaine de Laurent.[Isabelle Dalle] Alors Laurent, explique-nous.[Laurent Cuvilliez] L'idée, c'est effectivement d'amener au-delà des ouvrages et de la lecture, c'est de ramener tout ce qui est média, et de retrouver un coin où on va fédérer les jeunes et moins jeunes.[Isabelle Dalle] Et tu nous montres le coin BD, mangas ? Ça aussi, c'est ta passion ?[Laurent Cuvilliez] Oui, bien sûr. L'idée c'est de retrouver dans cette bibliothèque tout ce qu'on peut retrouver dans les librairies. Une de nos priorités, c'était de retrouver aussi un accès à la jeunesse. Donc la jeunesse aujourd'hui, on a aussi bien les bandes dessinées mais également tout ce qui est manga. Et dès le bas âge, avec un coin pour les tout-petits.[Isabelle Dalle] Il y en a vraiment pour toutes les générations ! Tous les publics sont les bienvenus dans cette petite bibliothèque, entre les collections adultes et jeunesse, les animations et les rencontres, Sandrine et Laurent savourent au long de l'année leur rôle de bénévoles. -
Retour sur le lancement de la 2e phase de la mise en réseau des bibliothèques de Valenciennes Métropole
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Retour sur la rencontre : l'audiodescription en bibliothèque
L’audiodescription est l’adaptation d’un film à destination des personnes aveugles ou malvoyantes.
Obligatoire depuis 2020, elle s’applique à tous les supports : en salle, en VOD, à la télévision et aux DVD.
La Médiathèque départementale du Nord a proposé à ses partenaires de comprendre, d’expérimenter et d’échanger sur ce sujet lors d’un webinaire dont vous trouverez ici le replay.
Au programme :
• L’audiodescription : définition et contexte par Mathilde Buisine, cheffe de projet illettrisme et accessibilité, Médiathèque départementale du Nord.
• Les DVD en audiodescription à la MdN : les repérer et les trouver par Alexandre Salczynski, chargé de collection musique et cinéma, Médiathèque départementale du Nord.
• L’audiodescription en bibliothèque : retour d’expérience par Aurore Sohier, médiatrice handicap, Bibliothèques de Reims.
• Échanges avec les participants.L'audiodescription en bibliothèque :
Transcription :
En 2023, la Médiathèque départementale du Nord a dédié une partie de ses budgets d'acquisition à l’achat de films en audiodescription. À ce moment-là, ont contribué à la constitution des collections les collègues qui sont ici présents pour certains d'entre eux : Élodie Deschemaker pour le site de Flandre, Céline Mokros pour le site de l’Avesnois-Valenciennois, Catherine Faucon pour le site de Lille-Douai et Sylvain Stricanne pour le site du Cambrésis. L'achat a fait l'objet d’échanges sur le périmètre et de remarques : en fait, les films en audiodescription sont nombreux mais ils ne sont pas toujours signalés par nos fournisseurs. Nous travaillons dans le cadre de notre marché avec l’ADAV (Ateliers de Diffusion Audiovisuelle) : il y avait parfois des versions en audiodescription dans de nombreux films qu'on avait, mais ils n'étaient pas forcément signalés et on a aussi travaillé, nous, sur le signalement de ces films, mais on vous expliquera tout ça ce matin.
Ça a fait l'objet d'échanges très intéressants et nous avons décidé de signaler les films en audiodescription que nous avons achetés en 2023 et 2024. Le traitement rétrospectif de nos fonds fera l'objet d'un travail dans les années qui viennent.
Ce matin, c'est donc le prétexte de notre réunion.
On va travailler en plusieurs temps.
Tout d'abord, Alexandre Salczynski, chargé de collection Musique et Cinéma sur le site de Le Quesnoy et aussi référent de territoire pour la Communauté d'agglomération de Valenciennes métropole vous montrera comment trouver et accéder à nos films en audiodescription de notre catalogue ; puis Mathilde Buisine, que j'ai déjà présentée, qui est cheffe de projet illettrisme et accessibilité, nous fera un rappel de contexte, notamment sur tout ce qui est réglementaire, et enfin nous aurons Aurore Sohier, médiatrice Handicap dans les bibliothèques de Reims, qui nous fera part de son expérience sur la valorisation de ses fonds et sur les actions qui sont mis en place dans les médiathèques de Reims.
À tout moment, vous pouvez intervenir dans la conversation, on prendra en compte vos remarques et vos questions.
Vous pouvez aussi lever la main sur Teams, mais sachez qu'un temps d'échange est prévu à la fin de ce webinaire, pour qu'on puisse avoir un échange avec Alexandre, Mathilde et Aurore qui sont présents ce matin.
Donc, sans plus attendre, je vais passer la parole à Alexandre pour qu’il nous explique, quand vous venez à la Médiathèque départementale, comment vous pouvez trouver les documents en audiodescription.SALCZYNSKI Alexandre 3:19
Alors, pour commencer, le repérage sur les DVD quand vous venez en prêt à la médiathèque : on a ajouté un petit picto sur nos documents qui reprend le logo officiel de l'Audiodescription - vous le trouvez en façade ici.
C'est sur tous les documents : c'est le logo officiel en fait, qui apparaît déjà si vous regardez bien - mais c'est en tout petit - sur le dos, des fois on le voit, ce n'est pas toujours visible parce qu’il y a énormément de logos. Vous avez les logos aussi des éditeurs, des producteurs, d'autres logos. Mais c'est pour ça qu'on l’a mis bien visible, nous, en face, comme ça c'est beaucoup plus repérable dans notre collection.
Voilà, sur place.
Ensuite, il y avait la 2e problématique : c'était comment repérer ces documents en recherche depuis le portail. Là, on a créé un champ spécifique en catalogage : "audiodescription", qui nous permet de faire des recherches depuis le catalogue en ligne.
Je vais vous partager mon écran et vous faire une démonstration si jamais vous souhaitez réserver ce genre de document.
Donc ici, nous sommes sur la page d'accueil du portail de la Médiathèque départementale. Il y a 2 entrées possibles.
En fait, pour repérer rapidement ces documents, on les a mis en en avant, donc la première entrée, c'est ici l'onglet « Collections ». Quand on clique sur « Collections », voilà, on a mis en avant d'abord les nouveautés, les coups de cœur. Si on descend, on a ici une recherche thématique sur différents thèmes, différents genres et on a donc le fonds des collections DVD avec audiodescription qui apparaît ici, toujours avec le logo officiel.
Sinon, la 2e entrée, aussi possible sur le portail, c'est quand vous allez en « Recherche détaillée ». Là, c’est la recherche détaillée classique par auteur, titre, éditeur et on retrouve la recherche thématique aussi, en-dessous de la recherche détaillée.
Donc, si on clique sur le logo "audiodescription", la recherche nous renvoie sur tous les DVD qui ont été balisés et catalogués chez nous avec "audiodescription".
On voit qu'on a 416 résultats pour la recherche. 416, ça correspond au nombre de titres DVD. Sachant que derrière, pour un titre, on peut avoir plusieurs exemplaires, notamment généralement on a un titre par site, ce qui fait qu'en dessous on est à 1348 DVD pour l'ensemble des 4 sites de la MdN.
Donc là, vous avez la possibilité soit de balayer la recherche pour regarder les titres de DVD qui sont proposés, sinon, c'est sur la gauche, vous pouvez affiner aussi cette recherche.
On voit que, par défaut, il est déjà sur la recherche avec audiodescription. Et vous pouvez affiner, si vous ne souhaitez que des DVD pour les enfants ou que pour les adultes. Vous pouvez aussi affiner par auteur, si jamais vous avez un acteur ou une actrice que vous préférez, si vous avez envie de voir un film avec. Vous avez les sujets, les genres cinématographiques disponibles aussi, les années.
Il y a un peu de documentaires, c'est plus rare, mais on arrive à en avoir quand même un petit peu. Et puis voilà, par éditeur et par sites, selon le site auquel la bibliothèque est rattachée. Sachant que de toute manière, quand vous êtes partenaire de la MdN, pour réserver vous avez un compte : quand vous êtes connecté à votre compte, vous êtes automatiquement renvoyé sur les documents de votre site.
Si je choisis un DVD, voilà : donc là vous avez le détail, le résumé et puis après, vous pouvez le réserver ou l'ajouter à une liste.
Donc c'est un choix assez varié, que ce soit dans les genres ou dans les thèmes qui sont développés. C’est une collection qui est amenée à se développer à la fois par les acquisitions, mais aussi depuis qu'on a mis en place le projet en 2023-2024, on a essayé de faire un peu de rétrospective sur nos collections, sur les DVD qu'on avait déjà avant ces achats. On a essayé de les repérer, de les intégrer et au fur et à mesure, si on voit qu'on a des DVD un peu plus anciens qui n'ont pas été mis avec ce cet indice "audiodescription", on l’ajoute, ce qui fait que le catalogue va être amené à se développer, à proposer plus de titres au fil des mois à venir.BULCKAEN Geraldine 11:06
Il y a effectivement un gros travail de signalement qui continue à se faire parce qu’en commençant à cataloguer ces documents achetés en 2023-2024, on s'est rendu compte qu'on avait déjà beaucoup de documents dans nos collections en réalité, qu'on n'avait pas toujours repérés ou signalés comme étant en audiodescription.
Merci beaucoup Alexandre pour cette présentation.
Il y a une facette aussi, qui est la dernière facette "situation" : elle vous permet de voir quels sont les documents qui sont sortis ou qui sont encore en rayon pour une réservation plus rapide, ça peut être intéressant.
Et donc voilà, nous, chargés de collections, chargés de politique documentaire, on a échangé, on a découvert en fait aussi - et en tout cas de façon plus approfondie, l'audiodescription, ce que c'était, depuis combien de temps on en avait…
On était ravi de constater qu'on en avait beaucoup plus dans nos collections que ce qu'on pensait et tout ça en fait c'est grâce à Mathilde, qui a été proactive sur ce souhait de constituer ces collections et d’en faire bénéficier les adhérents des bibliothèques partenaires.
Donc, Mathilde, tu vas peut-être nous expliquer un petit peu le contexte de l’audiodescription et nous expliquer ce que c'est ?
Et puis faire le tour de la question en détail.BUISINE Mathilde
Avec plaisir ! Je vais peut-être rebondir déjà sur la présentation qu'Alexandre nous a faite, je le remercie pour ça.
Il indiquait qu'on pouvait voir en affinant la recherche, le nombre de DVD qu'on a en fiction ou en documentaire : on s'est rendu compte qu'on avait assez peu de documentaires, mais c'est le reflet finalement aussi de de la production.
On en parlera un peu plus tard, mais il y a beaucoup plus de films de fiction qui sont audiodécrits et par contre, dans le domaine du documentaire, c'est encore assez pauvre. Et puis également en ce qui concerne la jeunesse et en particulier les films animés parce que c'est un exercice assez compliqué, l'audiodescription. Alors on va approfondir la question, mais on pourrait se demander, bah maintenant, avec l'intelligence artificielle, finalement tous les films devraient être audiodécrits automatiquement alors qu'en fait c'est une démarche bien plus profonde que la simple transcription audio de ce qui se passe à l'image.
On est vraiment sur un véritable travail d'interprétation.
C'est une œuvre qui se superpose à une autre et qui est complémentaire.
Et ça, on va pouvoir bien en parler avec Aurore Sohier ici présente et c'est vraiment un point très important parce que il va falloir du coup apporter une attention particulière également à la qualité de cette audiodescription.
Et vous allez pouvoir même en faire l'expérience par vous-même.
Alors oui, pour ce qui est du cadre réglementaire : c'est vrai que maintenant on trouve de plus en plus cette audiodescription en option sur les DVD qu'on acquiert en bibliothèque. Ceci dit, ce n'est pas évident de les repérer non seulement parce que, comme l'a dit très bien dit Alexandre, l'information est très peu visible sur le boîtier lui-même, du DVD, mais en plus de cela, en amont, quand on fait les acquisitions, cette information n'est pas forcément bien reprise, on n'a pas forcément cette métadonnée qui va apparaître dans la notice qu'on récupère de notre fournisseur.
Donc il y a quand même un travail à faire, nous autres bibliothécaires, pour mettre en avant, valoriser et faire en sorte qu'on puisse repérer facilement dans nos collections les films qui sont proposés en audiodescription.
Pour ce qui est du cadre réglementaire, il faut savoir que le CNC -le Centre national du cinéma- a mis en place tout une série de mesures depuis 2020 pour rendre les films plus accessibles, et en particulier les films qui sont issus de la production française. Il y a vraiment des progrès qui ont été faits en la matière : il y a à peu près 250 films qui paraissent chaque année qui bénéficient de cette audiodescription.
Et ainsi que, alors là je ne fais que l'évoquer aujourd'hui parce qu'on fait vraiment ce focus sur ce type d'adaptation, bien sûr les sous-titres pour les personnes sourdes et malentendantes bénéficient également de ces mesures. Et suivant cette tendance, il y a aussi de plus en plus de salles de cinéma qui s’équipent pour pouvoir organiser des séances accessibles, mais ceci dit, ça reste encore assez rare. Enfin, il y a encore des progrès à faire, en tout cas sur l'équipement des salles de cinéma à ce jour : c'est un chiffre que j'avais repris dans une journée d'étude qui a été consacrée au sujet récemment, il y a à peu près 400 salles de cinéma qui sont équipées dans toute la France. Donc en rapport au nombre de salles de cinéma qui existent, c'est quand même encore assez faible et là encore, c'est certainement un créneau sur lequel les médiathèques peuvent venir compenser ce manque de salles équipées. Car même quand elles sont équipées, elles peinent parfois à organiser des séances accessibles pour tous les publics.
Un autre indice qui montre quand même que l'audiodescription est de plus en plus prise en compte, et même valorisée en tant que telle : je ne sais pas si vous avez déjà entendu parler de la cérémonie des Marius ? Ça se déroule en fait en parallèle des Césars. C'est une cérémonie qui met en valeur le travail justement de ces audiodescripteurs, audiodescriptrices. Et pour montrer que cette interprétation auditive des films est un véritable engagement artistique également.
Et donc on récompense au cours de cette cérémonie les meilleures audiodescriptions.
En 2024, il me semble que c'est… le film… et bien sûr, ça ne va pas me revenir comme ça…. Ah excusez-moi ! mais bon, un gros succès au cinéma.MOKROS Céline 18:17
C'est pas Animal, avec Romain Duris ?BUISINE Mathilde 18:19
Merci ! Le règne animal avec Romain Duris.MOKROS Céline 18:20
Le règne animal, pardon.BUISINE Mathilde 18:24
Bon, voilà, excusez-moi, je pense que j'ai mon rhume qui atteint un peu le cerveau également, donc je vais avoir des petits soucis mais déjà si je ne tousse pas et que je n'éternue pas, ça serait déjà un bon point… Donc oui, c'est Le règne animal qui a été récompensé cette année à cette cérémonie des Marius et ça peut valoir le coup si vous avez le DVD sous la main de mettre la version audiodécrite pour voir ce que ça donne.
D'ailleurs, je voulais vous mettre en situation et vous inviter à découvrir l'audiodescription ou la redécouvrir. J'ai trouvé un medley qui a été fait par l'association "Les amis des aveugles" qui présente une grande variété de films : films d'action, films plus contemplatifs… Enfin, voilà des films connus, vous allez vous rendre compte de ce que ça peut donner.
Alors, par contre, il n’y aura pas une variété de l'audiodescription là, c'est la même association qui a travaillé dessus, mais vous verrez quand même que l'audiodescription s'adapte évidemment au climat du film. Je ne vous en dis pas plus et je vais partager avec vous cette vidéo qui dure un petit peu moins de 5 minutes.
Alors hop, je vais vous partager l'écran. Normalement, vous voyez mon écran… est-ce que j'ai partagé avec le son ? peut être pas, je vais vérifier tout de suite.
Alors hop, j'arrête le partage, je repartage.
Alors, "inclure le son", oui, je n'avais pas coché.
Je me connais.
Et c'est parti !La Cité des Anges
Nous sommes dans un hôpital.
Il vous a paru désorienté, incohérent ?". La petite fille est sur un lit, dans sa chambre.
Toute une équipe la pousse dans un couloir.
"Tu as froid ?"
L'homme qui était assis dans un fauteuil, suit le lit d'hôpital.Billy Elliott
Billy évite le sac de sable, il tourne autour sur le rythme du piano. "Et on tient la position... On tient la position… gardez l'équilibre… ne me regardez pas, regardez droit devant vous !"Capitaine Corelli
Le docteur quitte la petite maison, il porte une moustache blanche, il a une poule dans la main, dans l'autre main, son chapeau de paille rempli d'aubergines.
Il descend les marches devant la maison, croise quelques chèvres. La caméra remonte, on découvre un village entouré par le maquis, sous le soleil, une rue principale, des maisons.The man without past (L’homme sans passé)
L'homme s'est endormi, la tête posée sur sa valise.
C'est toujours la nuit.
3 silhouettes arrivent derrière lui. L'une des silhouettes porte une batte de baseball, s'arrête derrière le banc.
Un des hommes prend la batte de baseball et frappe violemment l'homme à la tête.
Celui-ci s'effondre sur le sol. "Bingo."Les choristes
"Tout le monde dans la cour."
Un des professeurs, une trentaine d'années, petite moustache, cheveux courts, dirige la manœuvre avec vigueur.
Le troupeau des élèves passe devant Mathieu et le directeur. Des quolibets fusent. "Crâne d’obus !" "Silence !" "J’ai rien dit !" "Oh ! silence !
Mathieu est déconcerté mais ne réagit pas plus que ça.
Le directeur et le professeur assènent une tape sur la nuque du dernier.
Les élèves sont maintenant dans leur cour.Potiche
"Parce que c'est… c'est la goutte d'eau, la goutte qui fait déborder la potiche !"
La "potiche" sort en pleurant de la chambre.
Elle croise Nadège : "ça va Madame ?" "Oui, ça va."
"J'ai fait mon petit bouillon pour Monsieur." "Oh, c'est gentil Nadège, ça ne peut lui faire que du bien".Un secret
Tania est maintenant sur le plongeoir, le 5 mètres.
Dos à la piscine, plongeon acrobatique, saut de l’ange arrière parfait, tout le monde applaudit.Eldorado
Personne.
Il regarde autour de lui.
Il est maintenant au milieu de la pièce.
Il tourne autour du lit.
Il va pour sortir, puis hésite, il fixe le lieu.Slumdog millionaire
2 personnages sont face à face.
Il s'agit de 2 Indiens.
Le plus âgé, une quarantaine d'années, allume une cigarette. Il a une veste galonnée. En face de lui, un garçon, 16 -17 ans. L'homme galonné souffle la fumée de sa cigarette dans le visage du jeune garçon qui cligne des yeux.
Un texte s'inscrit à l'écran : Mumbai, année 2006.Tango libre
Il va pour partir, puis hésite.
Il revient sur ses pas.
Il ouvre l'œilleton et jette un regard à l'intérieur de la cellule.
Il découvre que les 2 détenus visités par Alice occupent la même cellule.
Les 2 hommes sont assis sur les lits superposés et discutent.BULCKAEN Geraldine
Merci MathildeBUISINE Mathilde
Voilà, ça vous a permis d'avoir un petit échantillon. Tout film peut être audiodécrit, même s’il y a certainement des films qui sont plus faciles à audiodécrire que d'autres.
On se rendait même compte là, dans ce petit échantillon, que notamment il y avait le film avec Cécile de France où elle-même regarde un film, donc l'audiodescription doit décrire le film qui est regardé dans cette scène de film.
C'est une mise en abîme assez exceptionnelle… parce que voilà, on se rend compte qu'il faut vraiment prendre en compte plein de choses et savoir faire passer ce qui est significatif. Et forcément, ça veut dire de faire des choix, on ne peut pas tout décrire.SOHIER Aurore 26:05
Mais là, excuse-moi Mathilde, l'extrait que tu as passé, c'est une même personne qui a décrit tous les extraits, ce ne sont pas les audiodescriptions originales.BUISINE Mathilde 26:15
Ah oui, voilà, c'est le travail de l'association "Les amis des aveugles" pour montrer ce que c'est que l'audiodescription en fait.SOHIER Aurore 26:24
Ouais.BUISINE Mathilde 26:25
Parce que sinon c'était compliqué de faire ce genre de medley justement, avec les enchaînements de films, pour que ça soit aussi fluide que là.SOHIER Aurore 26:33
Ouais, je trouve ça dommage quoi.
Parce que la qualité audiodescriptive elle est mauvaise.BUISINE Mathilde 26:40
Ah ?SOHIER Aurore 26:41
Des trucs, c'est aberrant.
Enfin, on en parlera tout à l'heure, mais c'est dommage qu'ils n’aient pas fait un montage avec les vrais audiodescriptions quoi.BUISINE Mathilde 26:50
Eh bien voilà, c'est très bien en tout cas que ça amène le sujet sur le débat de la qualité !
Toi qui a l'habitude justement de voir les films en audiodescription, tu peux effectivement avoir ce regard-là sur le travail qui est mené.
Et bah écoute, peut-être que, tant qu'à faire, autant que je te passe la parole directement, justement par rapport à cette réaction. Donc qu'est-ce que c'est qu'une bonne audiodescription ? Une mauvaise audiodescription, visiblement, on vient d'en avoir un exemple…SOHIER Aurore 27:26
Bon après, je ne sais pas, je ne suis pas auteur hein, donc je ne me permettrais pas…
Mais enfin… Après, comme ça, en 2 mots, ça va être compliqué…
Mais l'usager, enfin le spectateur qui vient regarder un film, il vient partager une expérience, il vient découvrir le film d'un réalisateur. Et en fait le message qu'on doit faire passer quand on fait de l'audiodescription, c'est celui du réalisateur.
Ce n'est pas son propre message, ce n'est pas sa propre interprétation, c'est vraiment de partager des émotions, celles qui sont faites par la caméra et qu'il faut réussir à transcrire par les mots.
Et là, ce qui me gênait dans cet extrait, c'est qu'il y a plein de moments déjà, où la voix de l'audiodescription se permet de raconter l'histoire à la place de la personne.
Moi, quand je vais regarder un film, j'ai envie de me faire ma propre histoire, d'interpréter moi-même, je n'ai pas envie qu'on me dise. Je vois l'exemple de Potiche, il dit "La potiche sort" ou je ne sais plus quoi, "descend l’escalier". Enfin, il l'appelle par le nom qu’elle s'est donné, mais en fait, elle a un vrai prénom dans le film et ça, c'est un peu un parti pris.
Et là, normalement, l'audiodescription doit rester neutre et on ne doit pas faire ce genre de choses. Ou à un moment il fait un bruitage, il dit « Eh bim ! » ou je ne sais pas quoi.
Bah ça c'est pareil, ça ne se fait pas. Et il parle par-dessus la voix dans le film Intouchables, là, quand Omar Sy tape la tête du monsieur sur la plaque où c'est écrit "Handicapé" et bien on entend l’audiodescription qui parle par-dessus la voix et donc on ne comprend pas. Enfin, en fait, ça, ça ne se fait pas, on doit vraiment parler entre les dialogues : "la petite voix" - c'est comme ça qu'on appelle la voix de l'audiodescription - elle doit être discrète.
C'est comme quelqu'un qui vous susurre à l'oreille, c'est pour vous donner des indices, vous donner des indications, vous aider, vous accompagner dans votre propre démarche d'interprétation du film.
Et là, le problème, c'est que la voix, la petite voix, bah elle est pas si petite que ça, elle prend de la place et elle me raconte des choses. En fait, c'est comme si on me prenait par la main et on me dit : "Tu dois faire ci, tu dois faire ça", je ne fais pas le chemin toute seule. Et donc cette voix doit vraiment rester en retrait et être entre les dialogues. Ce qui veut dire qu'effectivement, le pire ennemi de l'audiodescription, c'est le temps. Et bah effectivement, dans une scène, je pose ma caméra, j'ai un plan qui va durer 3 secondes, le personnage va parler 2 secondes, mais il me reste une seconde pour décrire le film… Donc, je vais devoir faire des choix.
Je ne peux pas tout décrire, il y a des choses qui vont pas forcément être importantes. Il va falloir que je choisisse ce qui est le plus important et faire un choix précis sur les mots, donc le vocabulaire doit être vraiment adapté et très précis.
Et c'est là où il y a toute la complexité du travail d'auteur. Et bien sûr, je peux "manger" [du temps] en décrivant avant ou en décrivant après, c'est ce qui se passe souvent : des fois, il y a l'action qui se passe, puis ça va être décrit avant ou décrit après en fonction de l'action.
Enfin, pour en avoir écouté plein, et je participe aux Marius aussi, et bah quand on fait l'expérience d'un film sans la vue, tous les bruits sont importants et on ne s’en rend pas compte quand on est voyant. Mais quand vous avez un film, vous avez une bande son, donc vous avez les bruitages. Vous avez la musique, vous avez les voix, vous avez les ambiances et tous ces sons en fait, permettent d'avoir des émotions.
Si j'entends une musique triste, je n'ai pas besoin qu'une voix me dise qu'ils sont tristes en fait, je le sens dans l'ambiance. Si j'ai une porte qui claque, je n'ai pas besoin qu'on me dise que la porte a claqué. Par contre, qui la claque ? Oui, peut-être.
J'entends souvent aussi dans les audiodescriptions : "Il a allumé une cigarette."
Tout le monde reconnaît le bruit d'un briquet qui allume une cigarette. On entend le souffle qui aspire. Enfin voilà, je ne supporte plus ces audiodescriptions, "dit-il", "allume une cigarette"…
Voilà, c'est bête hein, mais en fait quand on est non-voyant, on est envahi par le son parce qu’on écoute tout le temps et c'est très fatigant, c'est usant. On doit faire attention à tout pour compenser et donc dans une bonne audiodescription, il ne faut pas que je sois envahi comme ça par plus de son qu’il n’y en a déjà dans le film, il faut vraiment que ce soit subtil, léger et vraiment précis.
Et donc, c'est ce choix des mots, ce choix des phrases, là, ces phrases, elles étaient beaucoup trop longues. Et enfin, j'aurais pu dire, mais il y a des moments, il fait des phrases très longues, c'est comme s’il me racontait une histoire comme un livre audio. Sauf que là, je suis au cinéma et donc comme j'ai déjà tous ces sons de musique, de paroles… Je vais avoir une voix, peut-être un peu triste : on sent des mots, on sent la gorge qui se sert. Eh bien je ne vais pas dire : "Oh, il a l'air triste."
Enfin, toutes ces choses-là ça s'entend, donc il faut bien faire attention aux sons qu'on entend parce qu’ils racontent déjà des choses. Ça me raconte déjà, ça me fait passer une émotion et ensuite on a l'image.
L'audiodescription, c'est en fait monter du texte sur une bande son et autour par rapport à l'image. Donc, quand ma caméra est placée quelque part, effectivement là, à un moment il dit "La caméra survole", mais en fait je n'ai pas besoin qu'on m'explique ça. Il y a d'autres mots pour me dire que j'ai un plan qui surplombe en fait. Là, je sors de mon film quand on me dit "la caméra est en haut".
Enfin non, laisse-moi avoir mon image mentale et tu vas utiliser une autre phrase pour m'expliquer : on peut très bien dire qu'on aperçoit les toitures, donc là si on aperçoit les toitures des maisons, eh bien je sais très bien où est placée ma caméra ! Donc c'est des subtilités comme ça.
Après, comme je vous dis, c'est un travail d'auteur, donc ça dépend aussi de la sensibilité de l'audiodescripteur et le sensible, c'est quelque chose d'important parce que c'est ça qui nous amène vers l'émotion. Et forcément, quand on réalise un film, on veut partager des émotions, ça pour moi, c'est hyper important.
Donc quand j'ai mes plans de caméra et avant, quand on faisait de l'audiodescription au tout début, on pensait que c'était intéressant pour les personnes aveugles de signaler qu'on changeait de plan et donc on utilisait 2 voix.
Vous avez des audiodescriptions avec une voix d'homme et une voix de femme, et on s'était dit : quand on change de voix homme/femme, la personne aveugle saura qu'on a changé de plan. Mais on s'en fiche, nous de savoir ça, ce n'est pas important.
Donc ils ont arrêté de faire ça parce qu'ils se sont rendus compte que c'était très perturbant. Parce que donc j'ai les sons du film, j'ai les sons de la petite voix un homme, une femme, j'ai des personnages, en fait, je me mélange. Et ma petite voix de l’audiodescription, elle doit être continue, il faut que ce soit tout le temps une seule et même voix, donc ils ont arrêté de faire ça et il y a des scènes qu'on peut comprendre facilement.
Moi, j'utilise en atelier le film Au revoir les enfants et le premier plan, c'est sur le quai d'une gare et des enfants qui sont là et qui montent dans un train.
Et puis le plan d'après, il y a un des enfants qui est dans le train, qui a sa tête collée contre la vitre et qui regarde défiler le paysage.
À aucun moment, l'audiodescription dit que la caméra est montée dans le train.
Pourquoi ? Parce qu'on l'entend sur le quai de la gare : j'ai les bruits des gens qui passent, j'ai les haut-parleurs avec les voix. J'ai la maman qui dit à son fils "Tu vas me manquer", etc. Et puis le grand frère qui dit "Allez, monte dans le train !" et on entend ensuite cet enfant, on entend le mouvement du train, on entend tout comme ça. Et la voix nous dit que Julien a la tête contre le carreau, donc là je sais que je ne suis plus sur le quai de la gare. Je sais que ma caméra, elle est dans le train avec Julien, donc je n'ai pas besoin qu'on me dise "On est dans le train". Ah non, à aucun moment tu me dis "On est dans le train", je l'ai deviné toute seule, si tu me le dis, tu me racontes une histoire.
Et puis moi, bah je n'ai plus besoin de faire d'efforts, autant prendre un livre audio. Donc c'est vraiment là où moi je fais très attention quand je choisis un film.
Déjà, je l'écoute toujours avant, on n'est pas obligé de l'écouter les yeux fermés, hein, on peut le regarder, ce n'est pas un problème, mais se rendre compte de la qualité d'une audiodescription parce que vous avez un public exigeant. Vous, vous allez au cinéma avec vos yeux. Bah des fois, vous critiquez le film parce que c'était mal filmé, etc., enfin, vous n’avez pas aimé. Ben nous c'est pareil.
Une mauvaise audiodescription peut faire qu'on n'aime pas le film alors que si ça se trouve, ça aurait été différent avec une autre. Et d'ailleurs, je choisis souvent ce film-là. Donc moi j'ai été formée par Marie Diagne, qui est audiodescriptrice professionnelle pour Le cinéma parle et L’œil sonore. gEn fait, elle réalise des films en audiodescription dans le documentaire surtout, et elle m'avait dit de travailler sur cet extrait de Au revoir les enfants parce qu’il y a 2 audiodescriptions : une qui a été faite au départ dans les années 2000, quand c'était le début de l'audiodescription avec ces 2 voix masculine/féminine, et ils en ont refait une maintenant. C'est très rare qu'on ait 2 audiodescriptions pour un film. Les producteurs, ils n’en veulent qu'une. Ils ne la relisent même pas, ils ne l'écoutent même pas… enfin voilà, ça c’est un autre truc… Et donc la 2e audiodescription, mais alors, c'est le jour et la nuit ! Le film, il est complètement différent, et quand je fais écouter lors des ateliers, on se rend compte de ce que c'est que l'importance d'une voix, ce que c'est que l'importance des mots. Il faut laisser respirer. Alors je sais bien que je vous ai dit que l’ennemi numéro un, c'était le temps.
Mais voilà, il ne faut pas non plus parler tout le temps, sinon le film "Waouh, quoi".
On n’en peut plus, enfin, on abandonne. Et au début des films, souvent ça parle beaucoup, mais c'est normal parce qu'on est obligé d'installer les personnages, on est obligé d'installer les décors, etc. Et après, ça parle moins, mais au début, oui, c'est toujours un peu… On se dit "Oulala" mais bon…
Voilà, je parle beaucoup, mais j'étais un peu… quand j'ai écouté l'extrait de cette personne qui décrivait plusieurs extraits de film… mais en fait elle a décrit des extraits, donc elle n’a pas eu le film en entier, donc c'est pour ça que je trouve ça dommage. Enfin je ne sais pas si la personne avait vu tous les films pour décrire des extraits, c'est pas pareil que d'avoir toute l’essence du film en fait.BUISINE Mathilde 38:05
Ben écoute, finalement, je trouve ça intéressant que, par ignorance, j'ai choisi de vous présenter ça. Mais en même temps il valait mieux partir d’une mauvaise audiodescription parce que je pense qu’il n’y aurait pas eu toute cette richesse d'analyse que tu as pu en faire.SOHIER Aurore 38:14
Oui !BUISINE Mathilde 38:21
Et c'est en comparant justement le travail qu’a effectué cette personne et ce qui est attendu par le public en fait, que tu as pu nous exprimer déjà un certain nombre de points sur lesquels il faut être vigilant. Et quand on est voyant, on regarde surtout les films avec nos yeux, on n'a pas conscience de tout ça, donc vraiment merci beaucoup Aurore. Je n'ai pas précisé que tu étais toi-même malvoyante en fait ! C'est quand même important de le préciser, parce que c'est forcément quelque chose que tu expérimentes pour toi-même également.
Et puis donc ce que tu évoquais, c'est que tu t'es toi-même formée à l'audiodescription.
Mais peut-être qu'avant qu'on rentre plus dans le détail, je vais te représenter : donc toi, tu es Aurore Sohier, tu travailles pour les bibliothèques de Reims, tu es médiatrice Handicap et en plus, tu fais partie aussi de la commission AccessibilitéS de l'Association des bibliothécaires de France. C'est d'ailleurs comme ça qu'on a fait connaissance toutes les 2.SOHIER Aurore 39:34
Oui !BUISINE Mathilde 39:35
Et puis on a eu aussi des échanges parce que tu mènes, en tant que médiatrice Handicap depuis de nombreuses années, plein de choses pour les médiathèques pour en améliorer l'accessibilité et en particulier donc ce travail sur l’audiodescription. C'est pour ça que tu es invitée ce matin, je pense que tu es une des meilleures personnes pour en parler parce que, à la fois bibliothécaire, à la fois public concerné, à la fois formée à la question.
Donc je pense que sur l'audiodescription on ne pouvait guère trouver mieux !SOHIER Aurore 40:10
Merci !BUISINE Mathilde 40:12
Et donc si tu peux aussi nous dire ce que nous on peut faire en médiathèque ? Alors on a déjà évoqué quelques pistes, mais qu'est-ce qu'on peut faire pour justement favoriser, faire connaître l'audiodescription, la valoriser et mener des actions autour en médiathèque ?SOHIER Aurore 40:30
Alors il y a aussi des événements nationaux sur lesquels on peut se raccrocher : il y a le Mois du film documentaire, la Fête du cinéma d'animation, le Mois du Doc, tout ça donc, la Fête du court-métrage… Il y a plein de moments où on peut aussi obtenir des crédits pour faire des animations. Parce que là, j'imagine que vous êtes plutôt dans des petites structures et qu'il n’y a pas forcément un espace pour faire des projections publiques. Donc ça peut être aussi des partenariats à faire.
Nous, on a déjà fait des partenariats avec des cinémas, après nous c'est plus facile parce que c'est une grande bibliothèque. C'est vrai que pour mettre en avant nos films, on surfe un petit peu sur ces événements pour obtenir des financements pour les droits des films et on projette des films en audiodescription pour les publics.
Donc bien sûr, on est obligé d'acheter les droits et ça dépend des films.
Si c'est un film plutôt récent, c'est dans les 350 €, mais des fois on peut en trouver pour moins de 200 €. Après, avec l’ADAV, c'est un tarif identique selon la jauge de public. Si vous avez une petite salle, c'est 120 € la séance, je crois, pour moins de 50 places.
Après, c'est plus de 250 € si on a plus de 150 places, quelque chose comme ça. Et donc nous on achète les droits de projection et on projette le film.
On projette le film alors bien sûr, on le choisit en amont en fonction des personnes, des fois. Bon, souvent, si j'écoute les publics, ils ne me demandent que des comédies, mais nous, bibliothécaires, on est là aussi pour faire découvrir autre chose, montrer des films différents. Et puis c'est vrai, comme tu disais, les documentaires il n’y en a pas beaucoup en audiodescription.
Donc c'est vrai que dès qu'il y en a un, moi j'aime bien projeter un documentaire et puis ça mène aussi au débat, donc c'est bien à la fin d'une projection de pouvoir discuter avec le public sur ce qu'ils en ont pensé, ce qu'ils ont ressenti.
On avait diffusé Un pays qui se tient sage sur la crise des gilets jaunes, qui était audiodécrit : c'est vrai que ça va apporter un peu de débat, alors que si on avait passé un film avec Dany Boon, il n’y aurait pas eu de débat derrière. Mais on est obligé aussi de répondre à la demande parce que si je veux les fidéliser, il faut aussi les inclure dans les choix des films. Donc de temps en temps on fait des votes.
Je sélectionne 4, 5 films et ils choisissent parmi les 5 celui qu’ils veulent voir être projeté pour le mois d'après ou dans 2 mois, ça dépend.BUISINE Mathilde 43:10
Quand tu dis - excuse-moi de t'interrompre - quand tu dis "ils", en fait c'est un public qui est déjà constitué ?SOHIER Aurore 43:18
Ben en fait, on a des habitués à nos projections, elles sont publiques pour tout le monde. On n’a pas de système de casque comme dans les opéras ou les salles de spectacle vivant. Nous, on a un lecteur DVD, un vidéoprojecteur, tout simplement.
Donc, le film, on met la piste audiodécrite : ça veut dire que les usagers, enfin les spectateurs qui viennent, qui ne sont pas déficients visuels, ils ont l'audiodescription comme tout le monde. C'est vraiment une projection pour les publics en situation de handicap visuel mais les autres publics peuvent venir et d'ailleurs, ils sont nombreux à venir et ils viennent à chaque fois. Au début, je pensais que ça allait les gêner, mais ils apprécient parce qu'ils disent que ça leur apporte quelque chose en plus, des choses qu'ils n’ont pas forcément perçues, qu'ils n’ont pas forcément vues.
Vous savez, il y en a plein maintenant, quand ils regardent un film, ils ne regardent pas vraiment… ou même au cinéma : maintenant, je vois plein de lumières de téléphones, je me dis, mais quel dommage… Donc il y a des choses qu’ils loupent, forcément.
Et donc là oui, l'audiodescription, tout le monde vient. C'est ouvert à tout le monde, mais effectivement, les publics malvoyants loupent rarement la séance. C'est une fois par mois parce qu’il n’y a pas d'autres propositions de notre ville. On a 2 cinémas mais il y en a un qui ne propose pas d'audiodescription. Ou alors quand on est allé le voir, il nous a dit : "Oh bah oui, je peux vous faire des séances le jeudi matin", je dis "ouais, le jeudi matin, vous avez oublié que les personnes en situation de handicap bah en fait il y en a qui travaillent quoi"… Il avait l'air un peu surpris, je lui dis "pourquoi nous on ne pourrait pas venir au cinéma le samedi ou le dimanche comme n'importe qui ? Pourquoi nous ça devrait être le jeudi matin ?" et donc il n’était pas trop dans l'échange… Enfin voilà, lui, il avait déjà son idée, je crois qu'il n'a pas compris ce que c'était que l'inclusion ! C'était tel créneau pour telle heure. Après il nous a expliqué qu'il n’avait que 2 salles équipées pour l'application Twavox.
Donc l'application Twavox, c'est une application qui permet d'avoir l'audiodescription par un casque et en fait, on lance l'application via le Wifi et ça se synchronise avec le film. Sauf qu'on ne peut pas savoir à l'avance si le film qui va être en salle 12 sera accessible avec Twavox. Ils sont incapables de nous le dire, ils savent juste que la salle 12, c'est équipé, après, pour les films ils ne peuvent pas dire ça, ils ne font pas vraiment d’efforts là-dessus. Et on a un autre cinéma qui est à l'extérieur de la ville, dans une zone commerciale, un Pathé. Et lui, il a plusieurs salles, pareil, il fonctionne avec Twavox. Mais eux, ils peuvent nous dire en fonction des sorties, par exemple c'est le mardi qu’ils mettent les sorties cinéma, qu’ils font leur planning de salle.
Donc là, ils peuvent nous dire mais ils oublient souvent… Enfin ce n'est pas encore fluide et surtout il y a moins de public parce qu'il faut 45 minutes en bus pour se rendre là-bas, et les bus de nuit il n’y en a pas tout le temps. Enfin, l'accessibilité, ça marche aussi par le déplacement et faire déplacer une personne aveugle ou malvoyante… Voilà, si on met 1 h 30 de transport pour un film d'une heure et demie, bah faut vraiment être motivé quoi. Alors que le cinéma du centre-ville serait plus accessible. Mais là, c'est de la médiation, et si la personne ne souhaite pas s'investir plus que ça et nous propose seulement un jeudi matin, bah bien sûr que le public ne sera pas là et le samedi après-midi il ne veut pas… enfin voilà, on a essayé de négocier mais…
Donc les usagers viennent à la bibliothèque, parce qu’à la bibliothèque il y a des propositions, c'est gratuit, et même si ce n'était pas gratuit, ils viendraient quand même. Ils savent qu’une fois par mois ils ont un film et donc, peu importe le film en fait, ils viennent. Bien sûr, je veux aussi qu'ils restent : si je mets à chaque fois des films qui ne sont pas bien décrits ou qui ne correspondent pas, ils ne viendront plus. Donc là on est à peu près entre 50 et 70 personnes qui viennent par film et quand c'est des gros films grand public, ils sont plus d'une centaine.
Après, c'est sûr, quand je mets du court-métrage, ils sont un peu moins nombreux, mais c'est important de leur montrer ce qu'il y a d'autre. C'est notre rôle de montrer les différents usages, différents types de films qui existent. Et puis ça permet vraiment aux plus fidèles aussi de se dire "Ah bah tiens, ça c'était intéressant. Est-ce que vous en avez d'autres ?". On sait qu’après le film, il va y avoir des prêts.
Enfin voilà, on ne fait pas forcément de sélection thématique, etc., on fait plutôt à la demande. Mais oui, après c'est bien de faire des projections publiques, mais il faut déjà que la bibliothèque ait un budget, mais avec le CNC il y a des choses à faire avec eux. Avec le Mois du doc, il y a des choses à faire aussi. Mais on ne peut pas projeter de film sans avoir les droits de projection. Il y avait des usages avant on disait "Mais si on ne dit pas le titre du film, on peut". Non, non, c'est faux.
Il faut acheter les droits de projection pour diffuser un film.BUISINE Mathilde 48:32
Oui, merci de le rappeler effectivement ! Et donc en dehors des projections, tout à l'heure je t'ai entendu parler d'atelier : il y a d'autres types de médiation que tu peux faire autour de l'audiodescription en médiathèque.SOHIER Aurore 48:47
Oui, alors du coup c'est pour ça que j'ai été formée par Marie Diagne, c'est pour animer des ateliers de découverte sur l'audiodescription, comprendre ce que c'est vraiment la qualité audiodescriptive. Et donc là ce n'est pas des ateliers avec les publics en situation de handicap, c'est des ateliers avec des scolaires dans le cadre des itinéraires EAC, les itinéraires éducatifs, artistiques et culturels.
Donc c’est 3 rendez-vous avec des élèves. Premier rendez-vous : je vais leur faire écouter des extraits de film sans audiodescription et avec audiodescription pour leur faire comprendre ce que c'est. L'importance du son, donc ces fameux sons d'ambiance, de musique, etc., et puis ce qu'apporte l’audiodescription. Et ensuite, à la 2e séance, on va choisir un extrait de film. Généralement je prends un film d'animation et là c'est à eux de décrire 20 secondes de film. Parce que, bon, un professionnel va mettre 1 h pour écrire une minute de film. Avec des élèves de CM1, si on choisit 10 secondes ou 15 secondes de film, c'est déjà bien. Et au départ ils se disent "ouais 20 secondes, c'est facile" et c'est quand on fait le timecode que je leur dis "bah voilà, sur cette scène là, vous avez 3 secondes, la scène d'après, vous avez 10 secondes", etc. Là ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas tout décrire, qu'il faut faire des choix. Ils utilisent beaucoup de dictionnaires de synonymes.
Ah, parce que si je décris "C'était un petit chien qui était amputé d'une patte", donc il fallait qu'ils expliquent le mot "amputé". Ce n'était pas forcément inné chez eux.
Et puis alors, il est amputé, mais où, à quelle patte ? etc. ? Et le chien c'est vraiment un chien ? Non, c'est un chiot. Ah ben le chiot, ce n'est pas pareil que le chien dans l'image d'une personne aveugle. Moi, si tu me dis un chien… Et le chiot, il est comment ? Etc., etc.
On travaille là-dessus et ensuite je leur parle de l'interprétation et je les enregistre.
Donc ils enregistrent leur voix, je leur explique comment caler sa voix, comment interpréter qu'il ne faut pas non plus trop rentrer dans le film parce qu’il y a des acteurs qui sont là pour ça, ce n'est pas leur travail à eux. Ils sont enregistrés et ensuite j'ai mon collègue qui fait le montage de leur voix sur le film. Et ensuite on fait une restitution, j'invite des personnes aveugles et malvoyantes, j'invite les classes et là en direct on diffuse leur film avec leur audiodescription. Et il y a un échange ensuite avec les aveugles, voilà, pour parler du chien guide, pour parler du quotidien d'une personne aveugle, etc.
Donc eux, ils ont réussi un projet d'écriture, c'est un atelier d'écriture, hein, mais adapté sur un public spécifique. Mais ça, oui, effectivement, pour le faire dans sa bibliothèque… Moi, j'ai été formée pendant plus d'un an et demi, donc c'est vrai que… Mais je peux venir dans vos bibliothèques !
Moi je ne peux pas écrire l'audiodescription, je ne suis pas auteur, c'est vraiment un travail d'écriture, c'est vraiment quelque chose qui doit être fait par des professionnels. Des ateliers de découverte, d'écriture avec des enfants, ce n'est pas gênant ça, mais décrire un film, c'est vraiment un exercice complexe et pas donné à tout le monde.BUISINE Mathilde 52:12
Oui, je pense qu’on sera peu nous-mêmes en mesure de le faire, sauf si on se lance dans une démarche de formation comme celle que tu as suivie, on serait plus sur faire venir des intervenants comme toi, donc. On donnera tes coordonnées bien sûr aussi à nos partenaires ou d'autres.SOHIER Aurore 52:20
Oui.BUISINE Mathilde 52:30
Enfin, tu citais Marie Diagne, qui t'a formée.SOHIER Aurore 52:30
Des professionnels ?BUISINE Mathilde 52:33
Voilà, il y a certainement d'autres intervenants qu'on pourrait faire venir en bibliothèque pour mener ce type d’atelier.SOHIER Aurore 52:39
Alors après c'est si vous voulez faire de l'audiodescription dans vos bibliothèques, je ne sais pas s'il y a un projet pour décrire quelque chose. Ça ne peut pas être fait par nous, il faut que ce soit fait par des professionnels.
Et puis il faut toujours que ce soit relu par des publics en situation de handicap à chaque fois : pour tous les films qui sont audiodécrits, il y a le professionnel qui va écrire et en fait, tous ces textes vont être relus et quand ils vont travailler avec une personne déficiente visuelle, elle va mettre le film avec ce qu'elle a écrit et la personne déficiente visuelle va l'arrêter à chaque fois qu'elle ne comprend pas où que ça ne fait pas image et lui dire "Bah non ça, ça ne va pas".
Donc c'est vraiment un travail de binôme, chaque professionnel travaille avec une personne en situation de handicap pour relire les textes de l'audiodescription.BUISINE Mathilde 53:30
Ben écoute Aurore, merci beaucoup ! Peut-être qu’il serait temps qu'on puisse ouvrir les micros pour laisser la place aux questions : donc n'hésitez pas les collègues, les partenaires, si vous avez envie de réagir.SOHIER Aurore 53:40
Oui !BUISINE Mathilde 53:50
Des questions à poser à Aurore, Alexandre, moi-même, Géraldine ? C'est le moment…
Mais tout le monde est sage !
Donc, est-ce que ça vous donne envie, vous de… voilà, si vous n'en posez pas, moi je vous pose des questions : est-ce que ça vous permet de prendre conscience du travail qu'on peut mener autour de l'audiodescription ? On se rend compte que ça ne va pas de soi, juste de proposer… je me dis "bon c'est de toute façon en option dans le DVD, on n’a pas grand-chose à faire là-dessus", mais on se rend bien compte que c'est un travail très méconnu, qu'en plus il y a pénurie de lieux qui peuvent proposer des séances, que c'est un superbe moyen aussi de faire de la médiation non seulement autour du handicap visuel principalement, mais tout simplement autour du cinéma, hein ? C'est un des métiers du cinéma qu'il faut faire connaître et reconnaître.
Donc voilà, qu'est-ce que ça vous inspire cette matinée ?
Vous pouvez remettre vos caméras je pense aussi.SOHIER Aurore 55:14
Mais en tout cas, par rapport à ce que tu disais sur l'intelligence artificielle justement, ça crée des débats aussi où tout le monde est contre ça, hein… Là, au niveau de la qualité audiodescriptrice, ça va être horrible !
Et on a déjà le cas sur des plateformes de streaming où il y a de l'audiodescription faite comme ça. Ils baissent le son du film pour mettre l'audiodescription.
Enfin, en fait, il y a des mouvements de son comme ça, c'est juste inaudible, quoi.BUISINE Mathilde 55:43
Alors on a une question dans le chat : "quel champ Orphée utilisez-vous pour identifier l’audiodescription de vos DVD ?".
Alors peut-être que nous, on va répondre, puis toi aussi de ton côté, on n’a pas parlé de ça, ce que tu fais à Reims. Alors c'est répondu déjà dans le chat.
De notre côté donc, nous, c'est le champ 905, écrit ma collègue Catherine Faucon.SOHIER Aurore 56:05
Oui, celui des langues, c'est ça.
Nous, on le met dans les langues.BUISINE Mathilde 56:10
Et donc on indique nous "avec audiodescription".SOHIER Aurore 56:14
C'est ça, nous, c'est "français avec audiodescription", il faut faire attention parce qu'il y a des films qui sont en audiodescription mais en anglais.BUISINE Mathilde 56:17
Eh oui. Oui, parce qu'en fait, c'est vrai qu'on a porté l'attention principalement sur les films français parce que les mesures du CNC, elles, s'appliquent surtout à la production française, mais évidemment il y a des pays qui sont déjà même plus avancés que la France sur la question. Et puis donc il faut faire attention effectivement, à ce que la piste audiodescription soit bien en français, sinon ça change le type de séance...SOHIER Aurore 56:56
Ben après il y a des films américains ou anglais qui, s'il y a un producteur français, le film aura les 2 versions mais souvent ça, ça dépend.
Il faut bien vérifier avant.BUISINE Mathilde 57:08
Bon, donc nous de notre côté, notre collègue Catherine précise qu’on ne l'a indiqué que quand c'est en français.BUISINE Mathilde 57:19
Est-ce qu'il y a d’autres questions ou remarques, réactions par rapport à ce temps d'info ?
Bon bah on dirait que c'est clair.
Voilà vous avez eu votre compte d'info sur l'audiodescription pour le moment ? Bon en tout cas, n'hésitez pas à revenir vers nous, hein.
Le temps d'assimiler tout ça… et si jamais vous avez des questions à ce sujet, bien sûr on communiquera donc si tu es OK, j'imagine Aurore pour qu'on puisse communiquer tes coordonnées ?SOHIER Aurore 57:58
Oui, bien sûr.BUISINE Mathilde 58:01
Donc voilà Aurore qui pourra répondre à d'autres questions qui pourraient survenir par la suite, voire même à des sollicitations pour des interventions en bibliothèque si j’ai bien compris, tu es OK pour ça.SOHIER Aurore 58:13
Ah vous pouvez venir à Reims aussi !
Je vous ferai un atelier avec plaisir !BUISINE Mathilde 58:17
Ah c'est vrai que ça pourrait être un super projet !
Et je vois que Céline nous dit, notre collègue : ce n'est pas obligatoire de proposer l'audiodescription lors de la production d'un film ? Ah, elle parle de d'obligation légale.SOHIER Aurore 58:32
Ah bah si normalement, maintenant, c'est obligatoire. C'est pour ça que souvent les producteurs, ils vont passer une commande en disant "Ben, je veux de l’audiodescription" et puis ils ne vont pas la vérifier derrière, donc des fois ça fait des audiodescriptions plus ou moins bonnes.BUISINE Mathilde 58:36
Depuis 2020.SOHIER Aurore 58:50
Et il y a des réalisateurs qui relisent l'audiodescription et qui font des commentaires, hein.BUISINE Mathilde 58:57
Oui, parce que ça ne colle pas des fois, c'est des mauvaises interprétations du travail de l'audiodescripteur, qui va parfois trahir même l'intention du réalisateur… donc bon là c'est pire qu'une mauvaise audiodescription !
Alors, est-ce qu'il y a d'autres questions ?
Ne soyez pas timides, en plus on n’est pas si nombreux que ça et on se connaît quasiment tous et toutes…BULCKAEN Geraldine
Mais moi je me demandais en fait si la communauté des audiodescripteurs était une grande communauté, Aurore ?
Enfin, voilà, parce que ce sont des métiers, je pense qui ont vocation à se développer, d'autant plus qu'il y a une obligation légale désormais.SOHIER Aurore 59:39
Non, il n’y en a pas beaucoup. Le problème c'est qu’il n’y a pas de statut réel.
Ils sont assimilés à des métiers d'auteur et en fait ce n'est pas un métier, audiodescripteur, et ils souffrent un peu de ça.
Donc il y a une charte qui a été faite d'ailleurs par Marie Diagne, pour éviter que chacun fasse un peu n'importe quoi parce que, comme je vous dis, il y a de tout dans l'audiodescription, c'est comme quand on écrit un livre, il y a de tout… Et donc ils ont essayé de faire une charte pour qu’il y ait quand même un fil rouge quand on décrit. Mais il n’y a pas beaucoup de monde qui le fait et en fait il faut savoir écrire aussi. Donc c'est vrai que ce n'est pas encore très développé.BUISINE Mathilde 1:00:33
Alors, c'est vrai, on parle de l'obligation. Mais c'est une mesure qui n’est mise en place que depuis 2020, donc ça veut dire que les films produits auparavant… même s'il y avait la loi Handicap depuis 2005, où on est censé quand même rendre accessibles les services à tous les publics…
Ceci dit, il y a quand même des démarches maintenant qui sont menées aussi pour justement audiodécrire des films qui ont été produits, réalisés bien avant 2020, qui font même partie du patrimoine du cinéma français. Il y a une démarche qui est menée par Benjamin Laurent avec sa plateforme Cortex. Il y a un appel à contribution, de financement, c'est en partenariat avec Gaumont, pour rendre accessibles des films qui font même partie de notre patrimoine et d'une culture commune, en fait. Du type, voilà, on a tous vu La grande vadrouille au moins une fois, enfin la plupart du temps, et par contre, on peut se rendre compte qu'il y a une partie de la population, et bien non, qui n’avait pu en bénéficier, et c'est quand même des références communes qui vont échapper… Voilà, c'est quand même essentiel aussi pour faire tissu social. Et donc il y a cette démarche-là qui est engagée en espérant qu'effectivement, non seulement qu'elle puisse aboutir, mais qu'en plus le résultat soit à la hauteur des attentes des publics aveugles et malvoyants.SOHIER Aurore 1:02:24
Mais ils le font aussi maintenant au festival de La Rochelle, festival de cinéma. Ils ont inclus l'audiodescription depuis pas longtemps. Il y a un film de patrimoine qui est décrit tous les ans et puis un film dans la compétition, mais donc l'année dernière, quand j'y suis allée il y a 2 ans, c'était un film, Le collier rouge ?
Non, Le cercle rouge… je ne sais plus… avec Alain Delon.BUISINE Mathilde 1:02:51
Ah Le cercle rouge peut-être ? moi, ça me parle plus !SOHIER Aurore 1:02:53
Oui, voilà. Donc il a été audiodécrit. Tous les ans à La Rochelle, il y a un film du patrimoine, mais c'est bien parce que justement, comme tu dis, il y a des films très bien qui n'ont pas eu cette chance d'être audiodécrits.
Des organismes comme ça, qui font ça, donc c'est bien, c'est à continuer.BUISINE Mathilde 1:03:15
Et juste pour reparler de cette plateforme Cortex qui a été présentée à nos partenaires lors de la journée des bibliothèques qui a eu lieu à Le Quesnoy cette année, où on a pu rencontrer donc le directeur de la plateforme, qui était aussi réalisateur de documentaires et qui, du coup, porte une attention particulière sur non seulement les sujets qui vont être traités, parce que ça va être des sujets qui sont en lien avec l'accessibilité au sens large. Ça va être des sujets beaucoup autour des différents handicaps, mais pas que.
Des sujets en fait, qui posent débat pour l'inclusion de tous et toutes dans la société
Et donc cette plateforme, là on va avoir des financements, normalement si tout va bien, pour pouvoir l'expérimenter et la mettre à votre disposition pour que vous puissiez vous-même la partager auprès de vos publics.
Voilà, j'en profite pour faire une petite annonce, donc normalement en 2025 vous devriez recevoir cette information autour de cette nouvelle ressource numérique que la MdN vous proposera je l'espère. Et donc là, pour le coup, pour parler de droits de diffusion, et bien les droits sont inclus dans tous les films qui sont sur cette plateforme, donc vous pouvez faire des projections dans vos équipements sans faire de démarche supplémentaire pour pouvoir projeter.
Organiser par exemple, des visionnages de films, que ce soit des fictions, des documentaires audiodécrits, voilà une possibilité d'en proposer gratuitement dans vos structures et légalement.
J'ai bien dit "et légalement" et pas "illégalement", mais je préfère le préciser avec mon rhume…
Alors, est-ce qu'il y a d'autres réactions, d’autres questions…?
Non, on me remercie pour l'info !
Écoutez, si ça convient à tout le monde, je vous propose qu'on en reste là pour aujourd'hui.
Voilà, c'était une première sensibilisation, un premier temps d'info avec une intervenante de qualité, que je remercie encore. Merci beaucoup Aurore de t’être rendue dispo !
Donc je réitère le fait que… Ah bah je sais, je vais profiter de vous tenir un peu en otage.
Là, je vais vous montrer sur le portail où vous allez pouvoir retrouver le replay de ce temps d'info et également d'autres ressources liées à la chefferie de projet "Illettrisme et accessibilité"… voilà et normalement je vais partager ça.
Alors oui, je vous ai partagé aussi dans le fil de discussion des ressources qui ont été citées par Aurore dans son intervention.
Et voilà, on se retrouve ici sur le site de la Médiathèque départementale du Nord.
Ici vous allez dans "Actions de médiation".
Vous allez ici trouver "Lutte contre l’illettrisme et accessibilité" et vous allez trouver tout ce qu'on propose pour vous accompagner pour rendre vos bibliothèques, les services que vous proposez, plus accessibles à tous, donc vous avez différents dispositifs, différentes ressources et c'est là que vous pourrez donc trouver le replay de cette journée avec plein d'informations sur ce qu'on peut faire autour de l'audiodescription en bibliothèque.BULCKAEN Geraldine
Merci Mathilde.BUISINE Mathilde
De rien !
Alors il y a encore une dernière peut-être réaction dans le tchat...?
Notre collègue Catherine, qui est en train d'écrire… Il y a toujours le suspense de voir ce qui… voilà ! Ah bah c'est des remerciements !BULCKAEN Geraldine
Aux collègues aussi, qui ont constitué des collections, qui les signalent au fur et à mesure, qui continuent d'enrichir le catalogue pour qu'il soit, qu’il y ait de plus en plus de documents accessibles à tous les publics.
Merci Aurore pour la richesse de cet échange avec Mathilde, que je remercie aussi beaucoup.
Je pense qu'on peut clôturer la rencontre en vous invitant évidemment à nous contacter sur tous les sujets qui n'auraient pas pu être abordés dans le cadre de cet échange.
Et bien on vous dit à bientôt pour d'autres événements, d'autres temps de rencontres autour des services de la Médiathèque départementale et de la lecture publique plus généralement.
Merci bien, passez une bonne journée, au plaisir !SOHIER Aurore 1:08:39
Merci beaucoup !BUISINE Mathilde 1:08:42
Bonne journée, au revoir, au revoir, merci !Arrêt de la transcription